Le philtre

La coupe d’or du philtre mortel emplie
Des deux ennemis a scellé le destin
En le navire royal, une captive et son geôlier
S’affrontent
D’une joute sans vainqueurs
De tout temps écrite.
La blonde prisonnière
Et le chevalier au regard pâle
Ont bu le liquide suave
Et dans leur sang coule le poison
Qui brûle leurs cœurs et leurs âmes.
Le vent salin fait flotter les cheveux
De la femme altière,
Crinière de lin dénouée
Caressant le visage fermé
De l’homme qui se penche
Vers celle que son roi attend
Une mort prochaine leur fait
Oublier la trahison
Un baiser est donné
Et la mer emporte un nom murmuré
Tristan