Cyril et l'enchanteur

Publié le par Hauteclaire

Vous ne savez pas ? Cette aventure est arrivée à Cyril quand il était tout nouvellement arrivé dans le monde du net et le royaume Pc.

Croyes-moi, il s'en souviens très fort !

 

merlin-par-Sonia.jpg

 

 

Cyril rentrait du blog de Cerise, après une autre journée bien remplie. Il était un peu fatigué, et baillait à s’en décrocher la mâchoire. Depuis que les pirates étaient arrivés pour présenter leurs histoires, en plus des siennes, il y avait d’avantage de monde. Il avait donc plus de travail de présentation. Il devait reconnaître aussi qu’il avait beaucoup navigué ces derniers jours, aussi bien à bord de l’Altair, que du Dénébola. Le second de l’Altair, John le rouge, avait entrepris de lui apprendre à tenir la barre, ce qui le ravissait. Il allait tout aussi souvent sur le Dénébola pour voir Abby, la dragonne figure de proue. Heureusement les deux capitaines s’étaient réconciliés, et ses allées et venues entre les navires ne posaient pas de problèmes. Le capitaine du Dénébola ne lui en voulait pas pour ses voiles carbonisées, seule Viveca, la sirène de l’Altair, figure de proue elle aussi, prenait une mine pincée quand elle voyait les deux dragons s’envoler ensemble. Une vraie chipie ! Ils retournaient régulièrement sur la plage, et les cocotiers étaient les témoins de leurs courses poursuites aériennes, autant que les pirates qui mouillaient là pour se partager les butins, et qui riaient de les voir.

Justement la soirée s’était déroulée en jeux, et Cyril avait un peu mal aux ailes d’avoir tant fait de cabrioles pour impressionner Abby. Ils s’étaient quittés à regret, se donnant rendez-vous pour le lendemain.

Cyril était malgré tout content de retrouver son lit, quand il entendit que quelqu’un l’appelait. Un page au service de Magnus Discus arrivait en courant, plutôt essoufflé :

     ‒  Cyril ! Où étais tu passé ? Magnus Discus te demande sans délais !

Comme à chaque fois que le mage maître du royaume Pc le faisait appeler, Cyril sentit

une certaine angoisse. Il avait beau savoir que le mage était très gentil sous ses dehors bougons, ses grands pouvoirs l’impressionnaient. Il emboîta donc le pas au serviteur, lui demandant s’il savait de quoi il s’agissait :

     ‒  Je sais qu’il y a quelqu’un d’important avec Magnus, c’est tout ce que je peux te dire, je viens de prendre mon service. Je n’étais pas là quand il est arrivé.

Cyril n’en était pas plus rassuré quand il entra chez Magnus, à la suite du page. Magnus se tenait à sa table de travail, des documents empilés devant lui, comme à son habitude. Un peu en retrait, dans la pénombre du soir tombant, un autre personnage se tenait. Cyril lui jeta un regard curieux, sans vouloir le dévisager.

     ‒  Viens petit Cyril, fit Magnus,

Le personnage s’avança en même temps, regardant Cyril intensément. Il paraissant plus jeune que Magnus, avec ses cheveux blonds, ses yeux clairs, sa haute stature. Il portait l’armure des hommes d’armes, recouverte d’un long manteau sombre de mage. Il tenait dans sa main un grand bâton de bois sculpté, surmonté d’une tête de dragon, dont les yeux de rubis brillaient à la lumière du feu dans la cheminée. Cyril sentit son cœur faire un bond dans sa poitrine, ce ne pouvait être….

     ‒  Viens Cyril, que je te présente à messire Merlin.

C’était bien lui, l’intuition de Cyril ne l’avait pas trompé. Merlin ! Le mage entre les mages, le maître qui se servait de la magie du grand dragon des origines du monde des enchantements et des légendes pour accomplir ses sortilèges. Tous les dragons lui devaient obéissance, mais bien peu pouvaient prétendre l’avoir rencontré, et il était là, devant Cyril, qui en resta pétrifié, sans pouvoir dire un mot. Même Magnus Discus semblait moins important en sa compagnie.

Merlin lui sourit avec bienveillance, amusé par l’émoi évident du petit dragon.

     ‒  Ne sois pas timide, intervint le maître du royaume Pc,

Messire Merlin, a besoin de tes services.

     ‒  De moi ? réussit  à dire Cyril, d’une voix étouffée.

     ‒  Cerise a fait entrer plusieurs récits de la table ronde dans ses fichiers, ils seront édités dans le blog, où tu devras les présenter. En attendant, messire Merlin, qui surveille tous les récits qui sont fait de sa légende, a vu que quelque chose n’allait pas, et il a besoin d’un dragon.

Cyril qui se sentait complètement abasourdi devant une telle demande, balbutia :

     ‒  Et Fantasty ? Il a tellement plus d’expérience que moi.

Merlin intervint, parlant d’une voix douce et claire, teintée d’accent gaélique :

     ‒  C’est toi que j’ai choisi, petit. Tu vas m’accompagner dans Brocéliande. Je te dirai en chemin ce que j’attends de toi.

Cyril s’inclina avec respect, incapable d’en dire plus. Merlin se retourna vers Magnus, qui s’était levé, et les deux mages se saluèrent d’une ferme poignée de mains. L’enchanteur sortit des appartements de Magnus, marchant à grands pas, suivi par un Cyril muet d’émotion et de timidité, volant au ras du sol.

L’entrée de la connexion qui menait au fichier fut vite atteinte, et s’ouvrit devant les deux compagnons. Merlin entra, disparaissant un instant aux yeux de Cyril, qui s’engagea à son tour dans le fichier. Il se retrouva dans la lumière tamisée d’un sous-bois, que les rayons du soleil ne pénétraient pas complètement, se contentant de caresser le sol en traits dorés. Immédiatement son nez sensible capta des odeurs de feuilles, de fleurs, d’animaux sauvages. Une odeur de terre aussi, d’arbres et de sève, un pur délice !

La voix de Merlin le ramena au présent et à sa mission :

     ‒  Nous voici dans Brocéliande, nous devons la traverser, et une fois arrivés je te dirai ce  que tu dois faire.

     ‒  Bien messire ! Fit Cyril, émerveillé ce qu’il découvrait. Une telle forêt, luxuriante, débordante d’énergie et de magie, ne pouvait exister qu’en légende, et pourtant il s’y trouvait. Merlin s’était déjà éloigné quand le dragon, sortant de sa contemplation, s’aperçut qu’il était resté sur place, et dû se dépêcher pour le rejoindre. Ils avancèrent ainsi de concert, Cyril devant lutter pour ne pas s'écarter à tout moment pour respirer une fleur, courir derrière un cerf qui avait montré le bout de son nez, ou voler jusqu’à la cime des arbres centenaires.

Merlin l’appela à mi-voix, le mettant en garde :

     ‒  Reste bien près de moi. Nous traversons le domaine de Morgane, il faut être très prudent.

Cyril réprima un petit frisson : Morgane, la fée aux pouvoirs presque aussi grands que ceux de Merlin, qui luttait depuis toujours pour lui ravir son domaine, était aussi dans la forêt ? Tout paraissait calme, mais il mit ses pas dans ceux de son mentor. Bien lui en prit, un éclair de cheveux blonds se montra sur sa droite, et Morgane apparut. Elle était grande et mince, habillée d’une robe bleu sombre, brodée des symboles de sa magie.

     ‒  Laisse-nous passer, Morgane !  s’écria Merlin, levant son bâton.

     ‒  Et pourquoi devrais-je vous permettre de traverser mon royaume ?  rétorqua celle-ci, s’avançant en travers de leur route.

     ‒  Surtout accompagné d’un dragon dont je ferais bien mon serviteur, pour m’aider quand je prépare un charme.

Les deux magiciens se toisèrent du regard, aucun n’étant disposé à céder, et Cyril sentit la peur s’infiltrer à l’idée de devoir servir une si redoutable personne. Merlin finit par déclarer :

     ‒  Je dois réparer Excalibur, et ce dragon va m’y aider. Si tu interviens, c’est toute la légende qui en sera perturbée, et toi avec. Tu ne peux être sûre de  survivre si l’épée disparaît, pas plus que moi.

Morgane pâlit un peu à ces mots, paraissant réfléchir :

     ‒  Vous pouvez passer. Mais la lutte reprendra dès que Excalibur sera restaurée.

Le ton était menaçant, et Cyril frémit en devinant de quoi était capable Morgane (tous les dragons devinent la magie) mais elle s’écarta, les regardant passer, le visage impassible, ses yeux verts brillants comme des pierres précieuses, de colère contenue.

Ils s’éloignèrent, et Cyril put respirer plus normalement. Ce qu’avait dit Morgane le frappa tout à coup :

     ‒  Vous aider à réparer Excalibur, messire Merlin ? finit-il par demander, plus que surpris.

     ‒   Oui, elle s’est brisée près du rocher où elle doit attendre qu’Arthur la prenne.

     ‒  Et la Dame du lac ?   hasarda Cyril.

     ‒  On ne peut faire appel à elle qu’une fois tous les cents ans, et ce temps n’est pas venu. Je dois la refondre, et il me faut un dragon pour un tel feu.

Tout en parlant, ils étaient arrivés dans une vaste clairière où un très gros rocher en plein milieu attirait le regard. Merlin s’avança, et dans l’herbe haute, ramassa les deux morceaux d’une épée à la garde ornée de pierreries. Le métal brilla au soleil, et Cyril se sentit très impressionné de voir de ses yeux un objet aussi célèbre. Merlin déposa les deux morceaux sur le rocher, reconstituant l’unité de l’arme, et appela Cyril :

     ‒  Viens petit dragon, et souffle sur Excalibur, afin que je puisse reforger le métal. Souffle le feu pur des dragons, celui qui a créé la terre des légendes.

Comme en rêve Cyril approcha, prit une profonde respiration et cracha une flamme presque blanche, tant elle était brûlante. Il ne se croyait pas capable d’une telle chose, et en resta muet de surprise. Le métal palpita, et reprit sa place, reformant une lame droite et dure. Merlin la brandit, la levant vers le ciel, en offrande, puis d’un geste large et puissant la ficha dans la roche, jusqu’à la garde. Toute la forêt reprit vie après un moment de parfait silence, le cours de la légende était rétabli, et Merlin se tourna vers Cyril :

     ‒  Merci petit, tu as permit que ce récit continue de vivre. Tu en seras récompensé.

Tout en parlant, Merlin prit un objet dans sa poche, et le tendit à Cyril. Une branche de gui, le végétal des druides, porteur de leur magie. Il s’en saisit, et tout à coup le paysage se troubla, s’obscurcit, un coup de tonnerre résonna.

Cyril se redressa d’un bond…pour se retrouver sur son lit. Il était dans sa chambre, et un coup d’œil par la fenêtre lui montra que l’aube pointait à peine, le ciel était encore gris bleu, strié de rose. Il était trop tôt pour se lever, et il se rallongea avec délice, étirant ses ailes et ses pattes. Ouille ! Encore des courbatures aux ailes ! Une porte avait dû claquer pour le réveiller ainsi en sursaut.

Quel joli rêve, se dit-il, dans un demi-sommeil. Où pouvait bien être Merlin maintenant ? Personne ne l’avait vu depuis si longtemps.

‒ Je suis dans les songes de tous les dragons, murmura la voix à l’accent ancien. Cyril se redressa à nouveau, et incrédule la vit.

La branche de gui, posée sur sa table de nuit, bien en évidence.

 

 

                                                                                              *****

 

J'en profite pour vous faire connaître Sonia Hivert, qui a fait ce dessin tout exprès pour Cyril.

Les personnes qui ont lu les aventures de Cyril en livre, ont vu ses dessins et peintures, mais peut-être pas vous.

C'est elle qui m'a fait découvrir le dragon, et donc elle est sa première marraine !

Pour voir ce qu'elle fait, c'est ici : lien

et là : lien

Son art est très original et coloré, et il y a plein de jolies choses pour la jeunesse, n'hésitez pas !

 

Bonne visite !

Publié dans un dragon pour ami

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F
<br /> cyril un joli prénom<br />
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H
<br /> <br /> Oui, le dragon a un très beau prénom<br /> <br /> <br /> Bises Flipperine<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Bonjour vous deux...  Refaire Excalibur par le feu, le tien... Quel honneur Cyril, non tu n'as pas rêvé...   Merci Hauteclaire... Bel après-midi de la part de jill...<br />
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H
<br /> <br /> Merci à toi Jill <br /> <br /> <br /> Cyril est ravi de te lire et d'avoir les news de Dragonien !<br /> <br /> <br /> Gros bisous et douce nuit<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> J'aime beaucoup les abentures de Cyril.<br /> Du as un talent fou !<br /> Bisous !<br />
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H
<br /> <br /> Merci Nina,<br /> <br /> <br /> c'est vraiment très gentil à toi , nous rougissons tous deux !<br /> <br /> <br /> Des bisous<br /> <br /> <br /> <br />