Cyril et l'extra terrestre 2
Vous voulez savoir la suite des aventures de Cyril dans l'espace ? Alors en route !
Le faisceau vert passa sur le corps de Cyril, faisant étinceler ses écailles d’un éclat phosphorescent. Puis très rapidement, une sensation un peu bizarre, une vision légèrement transformée, moins brillante que dans le royaume Pc. Cyril se sentit immédiatement comme pendant ses deux incursions dans le monde réel. Ce n’était pas désagréable, mais différent, surtout cette impression de poids qu’il n’avait pas dans internet.
A peine avait-il eu le temps de prendre conscience de ces différences, que la porte s’ouvrit automatiquement, et d’un petit bond Cyril se retrouva sur le sol métallique du laboratoire. Lance, ressorti en même temps de son interface, lui souriait !
– Alors comment va ? Ca change le point de vue, pas vrai ? Je sais que tu as déjà expérimenté, mais c’est toujours bien agréable.
Allez viens, le capitaine nous attend. Elle veut te voir, et se sera bien la première fois que nous recevrons un être mythologique, ça va être mémorable !
– La capitaine ? interrogea Cyril
– Oui, je ne t’avais pas dit ? A ce bord c’est, comment dites-vous ? Une femme. C’est elle qui commande. Tu verras, c’est une personne remarquable, tu seras surpris à plus d’un égard !
Et ensuite nous avions prévu de faire un tour d’inspection de l’autre côté de la galaxie, plus près de chez nous, puisque tu es à bord, nous allons te faire faire un peu de tourisme.
Cyril sentit un grand frisson le parcourir. La galaxie ! Bien sûr il avait déjà regardé des fichiers d’images et de photos prises au télescope, mais voir de ses propres yeux, c’était …grandiose.
– Est-elle très sévère ? se risqua-t-il à demander.
– La capitaine Idari ? Non, elle est très ouverte, et proche de son équipage. Bien sûr, pour un si grand vaisseau il faut beaucoup d’autorité. Nous sommes un bon millier tu sais. Mais n’aies pas peur, elle ne va pas te manger !
Tout en parlant, les deux compères marchaient le long des coursives du vaisseau. C’était grand, très grand, une petite ville sous forme de navire spatial. Cyril admirait le confort fonctionnel des lieux. Une moquette bleue, épaisse comme un matelas, dans laquelle les pattes s’enfonçaient, et qui étouffait les bruits de pas. Les parois de métal gris-bleu auraient été froides si elles n’avaient été ornées de superbes représentations de planètes, étoiles et galaxies. Il y avait aussi les fenêtres, étroites et tout en longueur, à intervalles réguliers, dévoilant le spectacle de l’espace. Difficile de ne pas s’arrêter devant chacune pour regarder. Le vaisseau n’avait pas encore appareillé, et la ceinture d’astéroïdes était bien visible, de grosses pierres évoluant autour de la coque, en un lent ballet.
Cyril s’arracha à sa contemplation, pour rejoindre Lance en deux coups d’ailes, qui s’était éloigné dans la coursive. Ils croisaient les autres membres d’équipage, qui leur adressaient un salut joyeux, appelant même le dragon par son nom :
– Ler-am , Cyril !
Bonjour, bienvenue à bord.
Auquel un Cyril ravi avait à peine le temps de répondre, suivant Lance qui marchait vite.
Les uniformes étaient de couleurs différentes, et Lance lui expliqua brièvement les significations :
– Nous, les hologrammes, nous sommes tous en argent. La capitaine et ses seconds, sont en bleu. Les équipes affectées à la manœuvre, en rapport avec le commandement, et le technique, sont en rouge, la maintenance en vert, et les équipes en rapport avec la santé, en beige. Il y a aussi les cuisiniers, qui eux ne portent pas d’uniforme, leurs tabliers en tient lieu, ajouta Lance en riant.
Quant aux grades, ce sont les petits insignes sur le côté gauche de la poitrine. Leur nombre indique le grade.
Cyril se pencha, Lance en portait deux.
– Je suis encore assez nouvelle recrue, et encore lieutenant, mais j’espère vite monter.
Ils étaient arrivés devant une grande porte, frappée d’un insigne particulier, une sorte de grand soleil, avec un T biscornu en son centre.
– Dans notre langue, ça veut dire passerelle. Nous sommes au poste de commandement, où la capitaine et ses seconds dirigent la manœuvre. Reste silencieux, ils ont peut-être commencé à tracer les routes pour sortir du système terrien.
La porte glissa en silence, et une grande pièce se révéla à Cyril, plongée dans une certaine pénombre. Dans le fond, attirant immédiatement l’œil, un énorme écran occupait tout une paroi. La vue était à couper le souffle. Là- bas dans le fond, c’était le soleil ? et ce tout petit point bleu la terre ? Plus importante à l’œil, une planète rouge. Mars bien sûr.
La manœuvre ne devait pas avoir commencé, car plusieurs personnes discutaient en riant, debout près de l’écran. Lance et Cyril attendirent quelques instants en silence, mais leur présence fut très vite remarquée, et ils furent invités à approcher.
– Lieutenant d’exploration Lance, Madame, au rapport. Je me permets de vous présenter Cyril du royaume Pc. Son espèce est celle des dragons.
– Je connais bien cette espèce lieutenant, j’ai toujours adoré les récits les concernant. Bonjour Cyril, continua la capitaine. Heureuse de te connaître.
– Bonjour Madame, bredouilla Cyril, plus qu’il n’articula.
La capitaine était une femme de stature moyenne, mince, aux épaules carrées. Ses cheveux roux étaient relevés en chignon strict, entourant un visage fin et énergique, dans lequel des yeux bleus pétillaient.
Une terrienne !
Elle se mit à rire devant la surprise évidente de Cyril :
– Il y a un peu plus de quarante ans (mesure terrestre du temps, ndlr), un couple de curieux a réussi à monter à bord d’un de nos vaisseaux qui s’était posé sur terre. Impossible évidemment de les laisser repartir comme cela. On leur a donné le choix, ou le retour avec effacement des données mémorielles concernant cet événement, ou venir visiter la planète d’où venait ce vaisseau, et s’installer. Mes parents n’avaient pas de famille proche et ont choisi de s’installer, ils vivent toujours sur Axgram. Il y a d’ailleurs pas mal d’habitants d’autres systèmes dans mon équipage, comme chez nous. Les chartes galactiques encouragent les échanges, c’est ce qui fait notre richesse.
Après ce rapide exposé, Idari lui tapota l’épaule et lui désigna un siège situé en retrait, près de la paroi du fond, devant un mur de voyants lumineux :
– Assieds-toi là, tu vas pouvoir assister à la manœuvre.
Lieutenant, puisque vous êtes là, fit-elle à Lance, vous allez surveiller les paramètres de route.
Cyril, très ému, alla s’asseoir, fixant la ceinture avec un peu de mal, sur son ventre rebondi, et Lance se précipita vers une console, devant laquelle il s’assit à son tour. La capitaine prit le fauteuil central, juste devant l’écran, encadrée par ses deux seconds, les trois autres gradés, prirent place devant d’autres écrans. Cyril devait le savoir plus tard, il s’agissait de l’officier de communications, de l’officier de la sécurité, et du co-pilote.
Le fauteuil était vaste et confortable, Cyril s’y trouvait bien calé, tout en se demandant avec une certaine anxiété comment se déroulait cette manœuvre.
La capitaine annonça :
– Paré à appareiller. A tout l’équipage, à vos postes ! Manœuvre initiale dans trois minutes.
Le co-pilote prit la parole à son tour :
– Engagez l’évolution, barre à 180 toute par tribord (traduction en données terrestres bien sûr, ndlr)
Le vaisseau pivota sur lui-même, la terre et le soleil disparurent, remplacés par la couleur nuit de l’espace, piquetée d’étoiles. Une tache orangée plus loin, mais bien visible. Jupiter bien sûr !
– Mouvement ascendant pour sortir de la ceinture. Elévation de trente degrés. Engagez !
Le vaisseau s’éleva doucement, pour se retrouver dans l’espace libre, au-dessus du plan de l’écliptique terrestre.
Idari reprit :
– Attention, passage imminent en vitesse lumière ! Paré à la manœuvre.
Engagez la sur-propulsion.
– Sur-propulsion engagée, répondit le co-pilote.
– Compte à rebours, cinq, quatre, trois, deux, un… Initialisation de la route !
Ca y était ! Malgré lui Cyril se renfonça dans son fauteuil, en se cramponnant aux accoudoirs.
Ce ne fut pas ce à quoi il s’attendait. Une sensation brève d’accélération, suivie immédiatement par celle d’un gigantesque pliage. Le vaisseau sembla devenir mince comme une feuille de papier, lui aussi, et se propulser dans une sorte de néant vertigineux, où étoiles, nébuleuses et autres objets stellaires avaient pris l’allure de petits points.
Où allait-il se retrouver ?
A suivre…
Et comme cela fait un moment que je n'ai pas publié pour sa communauté, Cyril est d'accord avec moi, c'est pour celle de Lénaïg
"feuilletons, histoires à suivre ... "
Bisous