Cyril et l'extra terrestre 3
En avant pour une nouvelle aventure de Cyril dans l'espace !
Cyril se cramponnait aux accoudoirs de son fauteuil, sans pouvoir détacher son regard de l’écran central. Pourtant, la traversée se faisait sans à-coup, le vaisseau se déplaçait comme sur des rails de velours, et tout le monde sur la passerelle était très calme.
La capitaine Idori continuait de donner des ordres brefs, confirmés par son co-pilote, et rien ne paraissait inhabituel.
Voyant cela, Cyril se détendit un peu, et fit plus attention à ce qu’il voyait sur l’écran. Toujours le noir de l’espace, traversé de traits lumineux à peine entrevus, remplacés par d’autres tout aussi rapidement évanouis.
Des étoiles, des nébuleuses, des systèmes entiers croisés et dépassés sans pouvoir les deviner davantage. Il remarqua toutefois qu’ils étaient de plus en plus nombreux et serrés. A ce moment, le co-pilote annonça :
– Système Do’bret en vue !
– Paré à passer en vitesse sub-luminique, ordonna la capitaine, de sa voix énergique et claire.
Arrêt du réacteur, arrêt des machines à initialisation. Passez aux moteurs à vitesse sub-luminique. Maintenant !
Il y eut une légère vibration de tout le bâtiment, à peine sensible, et sur l’écran, se matérialisa un spectacle qui arracha un « oh ! » ébahi au petit dragon, ce qui lui valut un coup d’œil sévère de la part de l’officier de sécurité.
Sans être troublée par cette exclamation, la capitaine ordonnait :
– Reprenez l’évolution, barre à bâbord toute, de trente degrés, cap au 140. En avant, lentement.
Le navire allait maintenant à ce qui paraissait une vitesse lente, et Cyril voyait un ciel comme il n’en avait jamais contemplé depuis la terre. Il avait souvent rêvassé devant sa fenêtre, en pleine nuit, regardant le ciel de Pc qui reproduisait celui de la terre, alternant l’hémisphère nord et l’hémisphère sud, pour que personne ne se lasse. Il connaissait donc bien les constellations, et pouvait les nommer. La grande ourse et Cassiopée au nord, Orion, et Sirius, la plus brillante. Au sud, la croix, et surtout sa constellation préférée, le dragon. Et partout, le spectacle de la voie lactée Plus rien de tout cela, ici.
La voie lactée avait disparu, l’écran montrait un foisonnement étincelant d’étoiles amassées en groupes compacts, éblouissants. Où que Cyril posait son regard, ce n’était que merveilles brillantes.
La capitaine, défaisant sa ceinture, se retourna vers lui :
– Et bien Cyril, as-tu aimé ce voyage ? Tu n’as pas eu peur au moins ?
Cyril eut un peu de mal à répondre, tant sa gorge était restée nouée :
– Euh, si Madame, un peu, mais c’était …extraordinaire !
Idori se mit à rire,
– Tu as raison, nous sommes tellement habitués, que nous ne nous étonnons plus et c’est dommage. Mais ça….
Elle désigna l’écran,
– Même après des années de navigation, on ne peut y rester indifférent. Sais-tu où nous sommes ? Demanda-t-elle.
Cyril secoua la tête.
– Le système terrien est près de l’extérieur d’un bras de la galaxie, ici nous sommes presque au centre. C’est pour cela qu’il y a tant d’étoiles, et tant de systèmes à visiter.
Nous nous rapprochons de Do’bret, où nous voulons faire des relevés, car il y a des planètes telluriques en orbite. Pas encore de vie intelligente, mais ça viendra.
Elle s’adressa à Lance :
– Lieutenant, voulez-vous emmener notre invité sur le pont des embarquements, qu’il puisse voir les manœuvres des navettes de recherches.
Cyril, si tu veux, tu peux descendre sur Do’bret prime. C’est une planète tranquille, il n’y a pas de dangers, mais la nature est très belle, et très différente de ce que tu connais sur terre.
Cyril se leva, esquissant un salut gauche, tout en remerciant la capitaine avec effusion, puis suivit Lance hors de la passerelle.
– Alors, ça t’a plu ? Tu sais, les invités ne sont pas nombreux sur la passerelle !
Cyril trépignait d’enthousiasme :
– Je vais vraiment pouvoir descendre sur cette planète ? Avec une équipe d’études ?
– Puisque la capitaine te l’a proposé, tu peux, si tu en as envie. Je connais Do’bret prime, c’est très beau, mais il n’y a pas grand-chose à part une très belle nature. Idori ne te fait pas prendre de risques inutiles.
Tout en parlant, ils étaient arrivés sur le pont F, où une dizaine de personnes s’activaient autour d’un vaisseau, emmenant des caisses dans ses soutes, ou bien vérifiant les circuits mis à nu des moteurs. Le vaisseau d’exploration était d’un modèle nettement plus important que celui qui avait atterri dans le royaume Pc, et le pont qui l’accueillait était une sorte d’énorme hangar aux murs métalliques, ou les voix résonnaient.
Un grand gaillard, vêtu de l’uniforme rouge des équipes techniques vint à leur rencontre, en souriant. Il administra une tape énergique sur l’épaule de Cyril; qui fit presque vaciller celui-ci, en s’écriant :
– Alors voilà notre nouvel explorateur !
– Euh, oui Messire, fit Cyril, en se tortillant, intimidé.
– Je suis Satko, le chef scientifique. Je passe ma vie au ras du sol, à prélever des échantillons, fit l’homme en éclatant d’un rire sonore.
Ce ne devait pas être facile de se pencher autant, pensa Cyril, en le regardant. L’homme était vraiment très grand. Etonnant aussi, avec sa peau rosée, comme celle des terriens, mais constellée de taches bleutées. Et des yeux bleus pâles presque phosphorescents.
– Allez, on embarque, dit Satko.
Tu nous aideras à ramasser des plantes. Il y en a tellement que tu ne seras pas de trop !
Lieutenant Lance, vous nous accompagnez aussi. Allez en route.
Cyril, précédé de Lance, entra dans le vaisseau, et s’assit à l ‘endroit que celui-ci lui désignait, un siège près d’un hublot. Chic, il allait pouvoir regarder l’approche de la planète. Lance s’installa à son tour, près de lui. Des portes claquèrent, des éclats de voix se firent entendre, alors que les autres membres d’équipage venaient s’asseoir autour d’eux.
Le pont fut dépressurisé, et la porte du sas s ‘ouvrit lentement, révélant la courbe d’une planète près de laquelle ils étaient en orbite.
Le navire s’éleva au-dessus du sol, et se dirigea lentement vers le sas et l’espace. Devant la proue, une planète d’une étonnante couleur ...rose !
Qu’est ce qui pouvait bien lui donner cette teinte se demanda Cyril, émerveillé, pendant que le navire d’exploration fonçait vers la surface.
A suivre ...