Cyril et les pirates

Publié le par Hauteclaire

 

Vous savez bien sûr que Cyril a des amis pirates ? Et que c'est sur un des bateaux qu'il a rencontré Abby ? Mais vous ne savez pas encore comment il a fait leur connaissance !

 

heart dragon

 

 

Comme tous les matins, Cyril se dirigeait vers le blog de Cerise, quand un bruit étrange lui fit dresser l’oreille :

Clip clop, clip clop.

Qu’est-ce que ça pouvait bien être ?

Au détour du couloir il se trouva en face d’un étonnant personnage.

Il portait un grand chapeau noir, par-dessus un foulard rouge qui lui enserrai la tête, une chemise à jabots, largement ouverte sur la poitrine. Une veste avec des pièces multicolores, un pantalon à larges rayures, s’arrêtant aux genoux complétaient l’ensemble. Le pantalon découvrait d’un côté une jambe poilue, chaussée d’une botte à larges rabats, de l’autre un pilon de bois. C’était ce pilon qui faisait le bruit curieux que Cyril avait entendu.

La tenue de l’homme était rehaussée d’un sabre court fixé à la ceinture, d’un anneau à l’oreille et d’un bandeau sur son œil gauche. Un pirate ! Ce ne pouvait être qu’un pirate, se dit Cyril, qui en avait vus de loin, dans d’autres blogs. Il restait expectatif, quand l’homme s’adressa à lui d’une voix tonitruante :

     ‒  Par la corne de Belzébuth, moussaillon, nous venons d’accoster dans ce port, et je dois présenter mes lettres de créance au capitaine, un certain Magnus Discus, et je me suis perdu.

Peux-tu me montrer la route à suivre ?

     ‒  Euh, oui messire, bien sûr messire. répondit Cyril, plutôt étonné.

Ils se dirigèrent de concert vers les appartements de Magnus :

     ‒  Nom d’un canon, moussaillon, voilà un bien beau  bâtiment   s’écria le pirate.

 Au fait, je suis Barbe d’Or, capitaine de l’Altaïr, une fière goélette, je te l’assure.

De fait, l’homme portait une magnifique barbe d’un blond doré, soigneusement bouclée, peignée, et ornée de deux petits nœuds rouges, assortis au foulard.

Ils se trouvèrent bientôt devant la porte de Magnus Discus, où le page de service prit les documents de Barbe d’Or avant de le faire entrer.

     ‒  Sois gentil, petit   lui dit celui-ci, attends-moi, sinon je vais encore me perdre. Pas moyen de retrouver mon chemin quand je suis sur la terre ferme !

     ‒  Bien sûr Messire   fit Cyril, ravi de la rencontre.

Au bout d’un petit moment Barbe d’Or ressortit :

     ‒  Par ma barbe, voilà un capitaine selon mon cœur, un vrai meneur d’hommes ! A propos, nous allons nous revoir souvent, puisque je dois jeter l’ancre dans ton blog pour raconter l’histoire de mes courses et de mes faits d’arme. Mène-moi jusque-là, veux-tu, mon équipage doit avoir amené l’Altaïr au mouillage.

Ils cheminèrent ainsi jusqu’au blog de Cerise, et une fois arrivés devant la porte du nouveau fichier, Barbe d’Or dit :

     ‒  As-tu envie de faire un tour en mer ?

     ‒  Moi Messire ? Je ne suis jamais monté sur un bateau !  fit Cyril, enthousiasmé.

     ‒  Alors en avant ! et appelle-moi capitaine, comme tout le monde

Barbe d’Or ouvrit le porte du fichier, et aussitôt une lumière radieuse les éclaira, dorée et transparente. Un vent chargé d’une odeur de vanille vint chatouiller les narines de Cyril, mélangée à celle, subtile de l’iode, caressant les écailles de son poitrail. Il suivit le capitaine à l’intérieur du fichier, et se retrouva sur une plage de sable fin, bordée de cocotiers épanouis, face à une mer d’un bleu-vert brillant, qui venait lécher le bout de ses pattes. Il fut incapable de prononcer une parole, seul un

     ‒  Ooh ! sortit de sa gorge.

Sa surprise amusait le capitaine :

     ‒  Et oui, nous sommes dans les îles, moussaillon. Près de la Tortue, où les armées royales ne peuvent nous trouver.

A quelques encablures, en mer, un superbe navire se balançait doucement, au gré de la houle.

     ‒  Mon Altaïr, dit fièrement Barbe d’Or,

  Le plus beau et le plus rapide des vaisseaux pirates. Je ne me lasse pas de le regarder. Mais où sont donc mes lascars ! Ils devraient être là pour nous chercher. Ils vont voir de quel bois je me chauffe ! Ah, voilà le canote.

Une petite embarcation s’était détachée du flanc du voilier, et venait vers la plage au rythme régulier des rames qui montaient et descendaient.

     ‒  Allez garçons, souquez ferme ! Lança Barbe d’Or d’une voix si forte que Cyril sursauta.

Le canot arriva rapidement et trois hommes sautèrent dans l’eau pour le tirer sur le sable. L’un deux vint en courant vers Barbe d’Or et Cyril :

     ‒  Capitaine ! dit-il, sans prendre le temps de saluer, ni même de regarder le petit dragon :

Nous avons été pris en traître ! Les hommes de Long Harry nous ont volé la figure de proue.

     ‒  Quoi !   rugit Barbe d’Or, faisant sursauter Cyril pour la deuxième fois.

Ces pirates d’eau douce, vous vous êtes laissé berner par ces navigateurs de flaque d’eau ! Nom d’un sabre d’abordage, comment avez-vous fait ?

     ‒  Vous savez comment elle est  répliqua le marin

Coquette comme toutes les figures de proue. Elle était partie nager, et elle s’est laissé raconter de belles histoires par ces malappris.

     ‒  Ça ne se passera pas comme ça ! Je m’en vais leur montrer qui est Barbe d’Or ! Tout le monde à bord. Cyril, tu embarques, tu pourras nous être utile.

Puis considérant le dragon :

Mais tu vas être trop lourd pour le canote...

     ‒  Je vais voler jusque-là, capitaine. Faites-moi signe quand vous voudrez que je vienne.

Le capitaine monta dans le canot, qui s’éloigna rapidement de la plage. Au bout d’un moment Cyril vit la silhouette du capitaine s’agiter sur le pont, et l’entendit hurler :

     ‒  Viens, monte à bord !

Il prit son vol, au-dessus des vagues, et atterrit en douceur sur le pont, sous le regard curieux des hommes d’équipage. Barbe d’or le désigna :

     ‒  C’est Cyril, il va nous donner un coup de main.

Il y eut un murmure approbateur et Cyril, intimidé, fit un petit bonjour aux hommes qui l’entouraient. C’était de rudes gaillards, presque tous torse nus, la peau brunie et tannée par le soleil, armés de sabres et de coutelas. Quant au bateau, il était magnifique. Le pont tout entier de bois précieux, brillait sous le soleil de sa belle couleur acajou. Les cuivres jetaient leur éclat rouge, et la barre attendait son maître. Barbe d’Or lui montra un homme encore plus imposant que les autres, un géant aux muscles saillants, avec une longue moustache qui retombait sur la mâchoire :

     ‒  C’est John le rouge, mon second.

Le second en question lui asséna une tape si énergique en guise de bienvenue que Cyril faillit en trébucher.

     ‒  Content de te voir à bord ! Déclara une voix de basse, avant que le second ne se tourne vers le capitaine : quels sont vos ordres, capitaine ?

Barbe d’or prit sa respiration et se mit à hurler :

     ‒  Hissez la grand-voile ! Relevez l’ancre ! Nous allons leur montrer ce qu’il en coûte de voler ma figure de proue.

Des hommes se ruèrent dans le gréement, montant à toute allure, pour déployer la voilure, pendant que Barbe d’Or prenait la barre, et que son second donnait des ordres rapides et précis aux hommes. Le navire vira de bord, pour se mettre sous le vent, et bondit en avant, fendant les flots avec la rapidité d’un poisson volant.

Cyril, que le capitaine avait placé à la proue, humait avec bonheur l’air du large, laissant les embruns couler sur ses écailles luisantes au soleil, regardant émerveillé les dauphins qui bondissaient dans le sillage de l’Altaïr, les oreilles résonnant du chant des marins, repris à l’unisson pour travailler en cadence. Au bout d’un temps qui lui parut trop court, un autre navire fut en vue. Barbe d’or qui avait sorti une longue vue en cuivre de sa poche, déclara :

     ‒  Les voilà ces pirates d’eau douce ! C’est bien ça, le Dénébola. Nom d’une bouteille de rhum ! Je les tiens, ils ne m’échapperont pas ! En avant garçons, à l’abordage ! Hissez le pavillon noir, pas de quartiers.

Cyril, un peu perdu, se demandant ce que tout cela signifiait, plutôt inquiet de voir un pavillon noir à tête de mort, et os croisés monter au grand-mat, sentit un frisson le parcourir. L’autre vaisseau virait bord sur bord, et commençait à s’éloigner pour prendre la fuite, quand Barbe d’Or hurla :

     ‒  Cyril ! c’est à toi ! Envoie-leur du feu sur les voiles moussaillon !

     ‒  Mais capitaine… hasarda le petit dragon.

     ‒ Nom d’un doublon, pas de discussion ! A mon bord tu obéis.

Le ton était sans réplique, Cyril prit son souffle et cracha un beau jet de feu sur les voiles qui, carbonisées, tombèrent en poussières sur le pont. Voyant cela, les hommes se ruèrent sur les canots de sauvetage, et prirent la fuite de toute la vitesse de leurs rames.

Barbe d’Or éclata d’un rire énorme :

     ‒  Bien joué moussaillon ! Tu as bien mérité ta part du butin petit. Mais qu’est-ce que je vois ?  continuait-il d’un ton goguenard.

Cyril, suivant la direction de son regard, vit dans l’eau une créature approcher en nageant rapidement, puis s’asseoir sur le siège en bois, simple planche, descendu par les hommes le long de la coque. Une sirène ! Avec de longs cheveux vert d’eau, et de grands yeux bleu marine. Elle était ravissante, malgré un air plutôt maussade et vexé, et ne daigna pas répondre à l’apostrophe de Barbe d’Or :

     ‒  Alors petite, on écoute les beaux parleurs ? On croit trouver mieux ailleurs, et on se retrouve sur un rafiot branlant ! Allez, ramenez-la à son poste.

Deux hommes la prirent dans leurs bras (elle était grande) et la portèrent à l’avant, pour la redescendre à sa place. Au passage elle fit un clin d’œil coquin à Cyril, qui en resta éberlué.

     ‒  Et maintenant, l’abordage !

L’Altaïr fut amené bord à bord avec le Dénébola déserté, et les hommes passèrent adroitement sur des planches posées d’un bastingage à l’autre. Cyril vola et se posa sur le pont. Un beau navire aussi, bien que nettement moins rutilant. Les hommes se saisirent de caisses remplies de doublons, et en un clin d’œil, il n’y avait plus rien d’intéressant à prendre. Le second demanda :

     ‒  On le coule capitaine ?

     ‒  Humpff..   fit celui-ci, Je n’aime pas couler le navire d’un collègue, même s’il s’agit d’un pirate de pacotille. Laissez-le, ils remonteront à bord.

Il marqua un temps de réflexion :

Ça mérite quand même une revanche. Prenez leur figure de proue. 

Les hommes descendirent le long de la coque, et après quelques instants remontèrent avec une créature qui regardait autour d’elle l’air apeuré. Barbe d’Or éclata d’un grand rire :

     ‒  Ça alors ! N’aies pas peur mignonne. Cyril, ton aide aura été précieuse, et tu en es récompensé.

Cyril, ravi et tout embarrassé, ne savait quoi dire à la très jolie dragonne aux écailles rouges qui était devant lui.

La journée se termina devant un verre de rhum, sur la plage, en chantant des chansons d’hommes de mer pour les équipages (ceux du Dénébola étaient finalement venus les rejoindre) et à regarder les reflets de la lune dans l’eau pour les deux dragons.

 

 

 

 

 

Publié dans un dragon pour ami

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A
<br /> C'est mignon... Tu as une imagination fertile !<br /> Bisous !<br />
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H
<br /> <br /> Merci Nina <br /> <br /> <br /> je tiens beaucoup à mon Cyril, alors tu me fais plaisiiiirrr !<br /> <br /> <br /> Gros bisous<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> ah!!! sacré bol d'air au grand large avec notre Ciryl :-)) merci ma Geneviève.<br /> <br /> <br /> Tu peux lui dire que le 15 décembre j'irais voir ses amis pirates à Disney <br /> <br /> <br /> bisous♥<br />
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H
<br /> <br /> Merci Cri <br /> <br /> <br /> de tout coeur, de ma part et de celle de Cyril ! Nous sommes heureux de savoir que tu as aimé.<br /> Alors bonne visite aux pirates par avance ..<br /> <br /> <br /> Gros bisous bien flambés<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> Coucou,<br /> <br /> <br /> Ta proposition est bien gentille de vouloir me venir en aide!.<br /> <br /> <br /> Pourrais -tu m'aider une fois encore pour créer un blog attirant sur EKLA ?<br /> <br /> <br /> Je n'ai pas trouvé ton module "contact" .<br /> <br /> <br /> J'ai l'impression que plus j'avance moins je parviens à exécuter les consignes données .<br /> <br /> <br /> Voilà que je veux remettre ma bannière récente sur OB et je n'y arrive même plus...tout va très mal en ce moment.<br /> <br /> <br /> Bisous (Gene , je crois - ma messagerie personnelle est michledm@gmail.com).<br />
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H
<br /> <br /> Bonsoir Michèle,<br /> <br /> <br /> j'espère que maintenant les difficultés te paraissent aplanies <br /> <br /> <br /> J'ai été heureuse de t'aider en la matière<br /> <br /> <br /> De gros bisous<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> on se laisse porter par ton imagination et par tes pirates ; bises<br />
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H
<br /> <br /> Merci Margaux,<br /> <br /> <br /> si tu as aimé, alors j'ai bien travaillé !<br /> <br /> <br /> Gros bisous à toi<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Ah sacré Cyril dans une aventure avec un grand A... Merci Hauteclaire ! Bises de jill<br />
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H
<br /> <br /> Merci à toi Jill<br /> <br /> <br /> d'avoir participé à cette aventure <br /> <br /> <br /> Plein de bises à toi et coucou à Dragonien et mémé Jeanne !<br /> <br /> <br /> <br />