Echoes of the lost sea
Il marchait.
Depuis des jours, peut-être des semaines, ou bien des années ?
Il ne savait plus, personne ne pouvait savoir.
Il marchait, trainant les pieds, progression lente, obstinée. Si un autre l’avait croisé, il l’aurait cru perdu, près à tomber, et aurait passé son chemin en baissant la tête.
Mais il n’avait croisé personne, depuis longtemps si longtemps.
La solitude lui était indifférente, seul comptait la mer.
Il marchait.
Tous croyaient qu’elle avait disparu, ou qu’elle n’avait simplement jamais existé.
Son souvenir s’estompait lentement dans les mémoires, dans les yeux.
Oublié le bruit des vagues déferlant sur la grève.
Oublié le cri des mouettes volant au ras de l’écume.
Oublié le claquement des voiles blanches dans le vent salé.
Oublié le chant des baleines sous la coque des navires.
Oublié le crissement du sable sous les pieds.
Oubliée l’odeur de l’iode qui frappe les narines et gonfle la poitrine.
Il marchait, et sa certitude effrayait.
Sur ce monde ancien, fait de terre et de roche, elle n’était plus qu’un vague écho.
Puis un jour vint, et l’eau était là. Immense, à perte de vue.
Où était-ce ? Qui peut savoir …
Il s’assit et entendit.
L’océan chantait son monde.
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