Histoires de couvées
Vous avez remarqué ? En ce moment, les oiseaux sont très occupés. Tout ce petit monde s’agite, il y a des nids un peu partout, et des parents qui couvent, qui amènent des brindilles. Et peut-être avez-vous déjà aperçu des poussins ?
Moi j’attends avec impatience l’heureux évènement du lac du bois de Boulogne, car madame cygne couve, pendant que monsieur fait la police sur l’eau. Ce qui ne le met pas de bonne humeur ! Il pourchasse un peu tout et n’importe quoi. Il y a quelques temps, c’était un petit bateau télécommandé, qu’il ne rattrapait d’ailleurs pas. Un canard au plumage blanc et brun a aussi failli en faire les frais, car monsieur cygne ne supporte pas ce qui est blanc. Il laisse passer les poules d’eau bien noires sans broncher, mais le blanc le met en fureur et ce malheureux canard n’a dû son salut qu’à un buisson touffu sur la berge que le cygne ne peut atteindre, trop gros. Et quand je dis trop gros, ce n’est pas un vain mot. Il est plutôt du genre « costaud » et pour l’avoir vu arriver toutes voiles dehors, il fait bien ses deux mètres d’envergure. Le reste de l’année, il est très calme, et la saison passée il a élevé cette famille.
Ils étaient d’ailleurs sur la Seine, près de la bien nommée île aux cygnes, et sont arrivés sur le lac quand les jeunes ont su voler. Un séjour nettement plus calme, sans parler de la nourriture abondement distribuée par les passants.
Ce qui me ramène à une petite histoire animale d’il y a … oh vingt-cinq ans, avec toujours l’île aux cygnes comme cadre.
Ayant toujours eu l’habitude de m’y promener, à l’époque régulièrement avec ma mère, nous avons, une fin de printemps, repéré un caneton.
Un caneton tout seul, pédalant au milieu des adultes, et il n’était vraiment pas gros. Pas de mère-cane en vue pour s’en occuper, la situation paraissait réellement tragique pour cette toute petite créature. Nous nous sommes dit qu’il ne tiendrait pas longtemps, tout en essayant de lui envoyer le plus de bouts de pain possible.
Ce caneton, nous l’avons suivi jour après jour, avec inquiétude, puis admiration. Il avait élaboré tout une stratégie, copiant les adultes, tout en se tenant assez éloigné des becs peu conciliants. Une solide touffe d’herbe située à mi-hauteur du mur de soutènement lui servait de refuge et de cachette. Là où il était, on ne pouvait vraiment pas l’embêter, humain ou canards. Et le tout avec une allure si fière, que le surnom de Napoléon lui avait été décerné, sans savoir s’il s’agissait d’un « garçon » ou d’une « fille ».
Etait-ce le fait de devoir se débrouiller seul ? Sa croissance paraissait plus rapide que pour les canetons ayant une mère, nous l’avons vu grandir, grossir, prendre du volume, changer de plumage.
A la fin de l’été, notre Napo était devenu un beau jeune canard mâle, qui s’est mêlé aux autres. Nous ne pouvions plus vraiment le reconnaître, son plumage d’adulte n’avait pas de signe distinctif.
J’y repense souvent en voyant les canetons de l’année, ils sont si minuscules, on se dit qu’ils ne vont jamais arriver à l’âge adulte, mais finalement, dans Paris … il y en a beaucoup !
Des cygnes, des canards, des paons, des hérons, et j’en passe.
Mais je papote, je papote, je vous montre des photos… Il fait bon bavarder dans le salon de Patricia, et vous avez plein de choses à nous raconter !
A tout de suite …
Pour le papotage de Patricia , tous les premiers dimanche du mois c'est ...