Le voyage : la décision
Il fallait faire vite, et même très vite, si nous voulions sauver le plus possible de nos semblables. Mon Dieu, quand j’y repense !
L’énormité de la tâche nous écrasait, car si nous nous doutions bien que au moins la moitié, si ce n’était les trois quarts de la planète avaient été anéantis, cela représentait encore plus d’un milliard d’individus. Comment les atteindre, les regrouper ?
Quoi qu’il arrive, il fallait essayer, essayer de faire au mieux que nous pouvions.
Et nous avions un moyen de le faire.
Les premiers rescapés, les adultes, hommes et femmes qui étaient en suffisamment bonne santé ont participé à nos débats, nos discussions. Parmi eux, une petite centaine avait des compétences techniques diverses qui pouvaient nous être immédiatement utiles, dans le domaine de la navigation dans l’espace. D’autres savaient construire, organiser, tout ce dont nous aurions besoin dans un avenir proche.
Des discussions il n’y en a pas eu beaucoup, nous avons été vite d’accord sur le tout.
Nous allions tenter d’évacuer le plus possible de monde, et les emmener dans le seul endroit que nous connaissions à ce moment, et qui nous paraissait sûr, la planète des Strigans.
Quelle ironie, ceux-là même qui avaient voulu notre perte, seraient maintenant notre planche de salut. Leur planète, abandonnée mais luxuriante serait notre prochain monde, il y avait des constructions en assez bon état qui pourraient nous servir au début. Bien sûr tout ne serait pas simple, il faudrait s’adapter. Des jours et des années plus longs, une plus forte pesanteur, des continents plus nombreux, plus petits. Nous ne savions pas grand-chose du climat, et il faudrait bien réintroduire des animaux, avec une extrême prudence. Qu’importait, il fallait une issue.
Nous allions repartir, à bord de la sphère, laisser sur place la plus grande partie des rescapés, qui s’occuperait de défricher du mieux possible la cité sous la coupole, et d’explorer, pendant que nous, les spécialistes en astronautique, nous allions remettre toutes les sphères en action, et retournerions sur terre, autant de fois que possible, pour ramener d’autres humains, tous ceux que nous pourrions trouver.
Nous ne faisions pas d’illusions, nous ne pourrions sauver tout le monde, mais au moins nous aurions agis.
Tamara a fait les calculs, nous avions découvert une vingtaine de sphère en tout, pouvant transporter environ deux mille personnes à chaque fois en se serrant un peu. Après tout, elles avaient été conçues pour des êtres plus grands que les hommes, voilà qui allait nous avantager en la circonstance.
Et nous pouvions faire au moins un voyage par jour terrestre. Là était notre chance, et notre chance en la matière s’appelait Drikza.
Elle, et les siens, avaient largement tenu promesse. Tamara avait dû chercher un peu dans les mémoires des ordinateurs, ne sachant pas ce que l’on doit trouver, ce n’était pas si simple, et Drikza n’avait rien précisé, mais elle avait fini par mettre la main dessus.
C’était un cadeau prodigieux, qui allait nous faire progresser dans nos connaissances bien au-delà de nos rêves de cette époque.
A suivre !
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