Le voyage : le feu de camp 2
Nous avons marché assez facilement, les arbres étaient immenses, bien plus que les nôtres, mais ils n’abritaient pas une telle densité de végétation sous leurs branches. Ce qui était surprenant, et finalement très dérangeant, était le silence régnant sur cette planète. Pas le moindre chant d’oiseau, aucun animal pour nous observer, et aucun être humain pour venir au-devant de nous, ou nous combattre. Dans ces conditions, nous avancions rapidement vers la ville entrevue.
La décision de camper pour la nuit avait été prise rapidement. Le centre était encore assez loin, et l’atteindre en pleine nuit pas réellement intéressant. Le matériel compressé avait été déployé, formant des abris très efficaces contre les éléments, et même des attaques animales. Au matin, il suffirait d’actionner le mécanisme, et chaque abri retrouverait sa place dans le sac, redevenu plat comme un écran d’ordinateur. Remerciant mentalement Ler Zteris, l’inventeur du système de compression, Zdem avait décidé de l’emplacement du petit campement, au milieu de ce qui avait dû être un lieu de réunion, ou de spectacle peut-être, avec de hauts gradins qui subsistaient sur un côté. Le reste était écroulé, et recouvert d’herbe. Le large espace central, dégagé, permettrait de voir si quelque chose approchait
Le petit campement avait donc été rapidement dressé, à l’ancienne, autour d’un feu de camps. Ce n’était pas les débris végétaux qui manquaient pour l’alimenter !
L’équipe était fatiguée, résultat de cette tension nerveuse palpable depuis le début de la mission, et tous se retirèrent rapidement sous les petites tentes, sauf Loqmar, qui s’était dévoué pour le premier tour de garde.
Zdem, allongé dans son couchage décompressé, s’était dit qu’il aurait aussi bien pu prendre ce tour, car il n’arrivait pas à trouver le sommeil, préoccupé par la mission, et peut-être plus encore par ce qu’il avait lu dans le journal de Jourdin.
Ce journal, il avait dû le laisser sur Tycho, et le traducteur n’arrivait à livrer que quelques pages à la fois, laissant le lecteur plus impatient à chaque interruption. Il ne pouvait que retourner les dernières phrases dans son esprit.
Brusquement Il y eu une trouée dans les arbres, et nous nous sommes trouvés devant la coupole transparente. Transparente ? Elle ne l’était plus tellement, la terre, les pluies, les végétaux avaient formé une pellicule qui rendait la vision vers l’intérieur assez floue. Il y avait de nombreux édifices, hauts, massifs, et ils paraissaient trembler au travers de cette crasse accumulée. Nous nous doutions déjà de ce qui nous attendait.
A suivre ....
Pour la communauté de Lénaïg "feuilletons, histoires à suivre ..."