Le voyage : un intrus à bord 2
A l’intérieur, l’éclairage avait baissé un peu, mais tout paraissait normal à première vue. Dans la colonne transparente qui se dressait au milieu de cette immense salle, le cœur du réacteur brillait avec l’intensité que nous lui connaissions depuis que nous nous étions emparés de la sphère. Je suis entré, en regardant rapidement les angles de chaque côté de la porte, et me suis avancé dans la salle, suivi de mes deux hommes.
Nous avons inspecté, sans rien voir de particulier. Par ailleurs les variations dans l’intensité des lumières avaient cessé, tout paraissait normal.
– Vous voyez toujours une signature électrique ? ai-je demandé à Tamara, parlant doucement dans le petit micro qui me barrait la joue pour se placer devant les lèvres.
– Oh que oui ! Je vois vos trois empreintes thermiques sur le scan, et notre « invité » se trouve au-dessus de vous, presque au milieu de la pièce.
Au milieu ? Il y avait le réacteur, alors comment ?
Nous nous sommes rapprochés, avec beaucoup de circonspection, tout en examinant vers le plafond.
– Là ! m’a chuchoté Dutton, d’une voix légèrement tremblante.
Je levais les yeux vers le point qu’il désignait, et j’ai vu, collée à la paroi du réacteur, dissimulée dans sa lumière, une sorte de boule brillante agitée de petits mouvements.
– Qu’est-ce que c’est que ça ?
Sans essayer de réfléchir davantage, Ibañez et Dutton ont sorti leurs armes, qu’ils ont pointées vers la boule. Celle-ci a eu un petit sursaut, et a commencé de descendre vers nous.
– Ne tirez pas !
– Mais capitaine !
Elle était à notre niveau maintenant, flottant un peu au-dessus du sol, ayant l’air d’être malaxée de l’intérieur, tant sa forme changeait d’instant en instant, toute bosselée. Puis elle a commencé de grandir.
– Qu’est ce qui se passe !
C’était Tamara, qui me hurlait dans les oreilles.
– Il y a une énorme dépense d’énergie tout près de vous !
Sous nos yeux médusés, la boule continuait de grandir, et de changer d’aspect, pour en adopter un autre, bien connu.
– Ah ça alors ! fit Dutton, sans pouvoir ajouter plus.
C’était peu de chose en regard de ce que nous avions devant nous ! La boule brillante était devenue une forme, une silhouette très humaine.
– Ne tirez pas, je ne suis pas ennemi.
La voix était hésitante, chuintante mais pas désagréable. Et l'apparence !
Nous étions en présence d’une réplique de Tamara, encore légèrement lumineuse.
– Ne tirez pas, je ne suis pas ennemie, répéta la créature qui se tenait devant nous, et qui avait pris l’apparence de Tamara, jusqu’à la moindre nuance de ses yeux bleus glacier.
Nous aurions été incapables de les distinguer, s’il n’y avait eu cette espèce d’aura lumineuse qui trahissait la nature de notre passager clandestin.
Ibañez et Dutton ne faisaient pas un geste, tout en maintenant leurs armes pointées sur Tamara bis :
– Que faisons-nous capitaine ? demanda Ibañez, d’un ton contraint.
– Je ne suis pas ennemie ! fit encore l’extra-terrestre.
Je remarquais que sa voix s’affermissait, et devenait plus nette. Cet être devait apprendre très vite, uniquement en nous observant. Cela faisait d’ailleurs sûrement un moment, car sinon, comment aurait-elle mimétisé Tamara ?
– Que faites-vous ici, et que voulez-vous ? ai-je fini par dire.
A suivre !
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