Les vacances de Cyril: aventures dans les îles 2

Publié le par Hauteclaire

 

XX113844

 

 

 

Cela faisait déjà une semaine que l’Altaïr avait quitté le mouillage de l’île, avec Cyril à son bord pour faire route vers le sud.

Après l’épisode du vaisseau fantôme, rien n’était venu troubler la tranquillité de la navigation, au plus grand soulagement de Cyril. L’aventure avait été rapportée à Barbe d’Or, qui avait hoché la tête d’un air pénétré, et déclaré qu’en mer, il y avait des mystères,  que celui-là était ancien, et que le dragon avait eu beaucoup de chance de voir une telle chose. Cyril en était nettement moins sûr, mais il était inutile de revenir sur le sujet, bien que parfois, il regardait par son hublot avec une certaine inquiétude avant de se coucher.

Le navire avançait régulièrement, bondissant de vagues en vagues, les voiles gonflées par une brise régulière. Il naviguait sud, plein, sud, comme le lui avait annoncé Barbe d’Or au moment où il avait embarqué, pour passer le cap Horn, en faisant escale avant cela dans les îles Georgie du Sud.
Des terres bien arides en fait, juste de quoi faire une pause avant de contourner le continent. Peut-être y aurait-il une autre escale sur celui-ci ? Rien n’était encore décidé. Cyril en tous les cas se réjouissait de cette halte, la Georgie étant un lieu de rendez-vous pour les albatros, et il espérait bien revoir à cette occasion Barnabé, rencontré durant les jeux weblympiques, avec lequel il avait vivement sympathisé. Viveca la sirène figure de proue, qui avait été récupérée en cours de route, partageait cette attente et tous deux se promettaient beaucoup de ces retrouvailles.

L’air se refroidissait notablement depuis quelques jours, le ciel était transparent, et par chance le beau temps les accompagnait. Tout là-haut, très loin, il avait semblé à Cyril que des formes blanches planaient, sans jamais faire ployer leurs ailes immenses.
Ce jour-là, il avait été placé de vigie, tout en haut du grand mat, poste d’importance qui ne permettait pas le moindre relâchement. Il avait atteint la plate-forme circulaire d’un coup d’aile, et s’était installé, conscient de sa responsabilité.

C’est avec un peu de fébrilité qu’il annonça « terre » , voyant apparaître le contour d’un petit groupe d’îles à l’horizon. Leur but fut atteint en milieu de journée, et l’Altaïr jeta l’ancre dans une minuscule crique, au pied des falaises. Il y avait une plage étroite, et un chemin qui menait vers le haut, où Barbe d’Or savait que l’on pouvait trouver une source. Cyril aida au transport des tonneaux, puis une fois les provisions faites, l’équipage avait le droit de se détendre pendant quelques heures. Il n’y avait en fait pas grand-chose à faire, juste se promener un peu, et s’asseoir dans l’herbe en regardant l’eau, mais tous appréciait cette parenthèse dans la navigation. Viveca était partie à la nage, pour tâcher de retrouver Barnabé qu’elle connaissait bien, et qu’elle n’avait pas non plus revu depuis les jeux.
Il habitait sur une autre île, et Cyril décida à son tour d’aller voir. Il s’envola, laissant ses compagnons de voyage allongés dans l’herbe, et en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire, il était arrivé au sommet de l’île voisine. Là, plusieurs familles avaient leurs nids, et il lui fut répondu que Barnabé n’était pas encore revenu. Bien sûr le message serait transmis, de sa part, et de celle de Viveca. Cyril, un peu déçu, remercia le voisin obligeant qui l’avait renseigné et s’apprêtait à partir, quand :

– Vous avez de la chance, le voilà !

Une grande ombre survola Cyril, un déplacement d’air, et le bruit d’un atterrissage un peu chaotique.

– Cyril ! Quelle bonne surprise !

Ayant remis de l’ordre dans ses plumes, les atterrissages pour un albatros ne sont jamais simples, Barnabé s’avança vers lui en se dandinant légèrement:

– Quel plaisir de te revoir ! Comment vas-tu mon gars, depuis les jeux ?

Tous deux se congratulèrent, ravis de se revoir, échangeant des nouvelles sur ce qu’avait été leurs vies des mois passés. Barnabé fut ahuri de savoir tout ce qui était arrivé au petit dragon :

– Et tu as été dans l’espace ! Quelle chance !

La vie de Barnabé avait été plus tranquille, ponctuée de ces voyages autour du globe, que seuls les albatros peuvent faire, sans jamais s’arrêter. Puis les deux compères descendirent près de l’eau, où la sirène attendait, accueillant son ami avec effusion. Tous trois bavardèrent à bâtons rompus pendant un moment, puis Viveca les laissa, pour retourner à bord.
– Veux-tu faire un tour en haute atmosphère ? Bien sûr ce n’est pas l’espace, mais c’est beau !
Cyril accepta avec enthousiasme, et tous deux reprirent le chemin de la falaise. Ce n’était pas facile pour Barnabé, avec ses ailes, mais il fallait absolument qu’il prenne son élan d’en haut. Il se mit à courir, cahin-caha, et s’enleva dans les airs, majestueusement :

– Allez Cyril, je t’attends !

Le dragon fit claquer ses ailes, et rejoignit son ami.
– Et maintenant nous montons ! Tu vas voir, il y a des courants porteurs !
Cyril suivit, et bientôt ils se trouvèrent si haut, que les îles n’étaient plus que de tous petits points, et que le continent sud-américain apparut clairement. Cyril repensa à son aventure dans les Andes, mais il avait promis de ne pas dévoiler le secret de la vallée cachée, et ne pouvait rien dire, même à Barnabé.

Ils se laissèrent dériver, parcourant une énorme distance en un temps qui parut très court à Cyril. Que c’était bon de voler ainsi, sans contrainte, dans un air d’une pureté de cristal. Il ne pouvait tenir autant de temps sans battre les ailes, comme son ami, mais se débrouillait quand même très bien. Le moment de revenir arriva trop vite, et c’est avec une pointe de regret que Cyril vit le contour des îles reparaître.
Il se posa en douceur, pendant que Barnabé manquait de peu faire une culbute, puis tous deux allèrent jusqu’au nid de l’albatros, pour que Cyril fasse la connaissance de sa femme.
A peine les présentations avaient-elles été faites, qu’un matelot arriva en courant :

– Cyril, dépêche ! Tu es rappelé d’urgence dans ton royaume !
– Que se passe-t-il ?
C’est un Cyril un peu inquiet qui suivit le marin, puis vola vers le pont, où l’attendait Barbe d’Or :
– Magnus te réclame, il faut que tu ailles tout de suite présenter un sujet sur la lune, dans le blog de Cerise !

Une présentation d’urgence !
– Tu as une connexion là, sur la plage. Vas-y, nous t’attendrons ici.

Cyril se précipita dans la connexion, et tout étourdi, se retrouva dans le monde familier du royaume Pc, où Magnus l’attendait :
– Ce n’était pas prévu du tout, le papa de Cerise a installé un programme dans le blog de la petite, pour la commémoration du premier homme là-bas. Et bien sûr tu dois présenter, ce qui veut dire que tu dois aller sur la lune !
– Sur la lune messire Magnus !

– Après ton voyage à l’autre bout de la galaxie, ça ne devrait pas te poser de problèmes ! Tu prends la connexion que je t’ai préparée. Vas-y, ce ne sera pas trop long !

Sans avoir le temps de dire ouf, Cyril se retrouva dans le flux internet, un nouveau clic, et il ressortit dans un monde étranger.
Il avait bien sûr vu des documents, des films, pourtant il ne s’attendait pas vraiment à ce qui l’attendait.

Un monde minéral, froid, immobile.

Un sol blanchâtre, poussiéreux, la sensation de ne presque rien peser. Il fallait faire attention à ne pas bouger trop brusquement, sous peine de se voir partir un peu trop loin.
Une nuit de velours noir, piqueté d’étoiles qui scintillaient bien plus que sur terre. Le soleil, boule orange, lançant ses flammes en arcs flamboyants. Le silence, total, puis le battement sourd, profond, qu’il avait déjà entendu quand il s’était trouvé dans le vide, de l’autre côté de la galaxie. Magnus lui avait dit qu’il s’agissait probablement d’un bruit de fond très ancien, venant des débuts de l’univers réel, mais pour Cyril, c’était comme le battement d’un cœur immense.
Et enfin, devant lui, la terre, bijou bleu, une île dans l’espace, son île, son monde.
Celui qui avait su créer les légendes et les mystères où il était né.
Cyril se sentit pris d’une bouffée de nostalgie, est-ce que ses visiteurs sauraient voir sa beauté ?

Il se redressa, les présentations commençaient.

 

(article programmé )

Publié dans un dragon pour ami

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
N
<br /> Mazette, que c'est  chouette !<br />
Répondre
H
<br /> Merci Nina, mon Cyril apprécie, tu peux le croire :-) Bisous<br /> <br /> <br />
E
<br /> Toujours aussi palpitant et féérique. Un gros bisous à Cyril<br />
Répondre
H
<br /> Merci Andrée, le dragon t'envoie la bise aussi t avec quel plaisir :-) Gros bisous de moi<br /> <br /> <br />
J
<br /> Sur la Lune ! Tu fais rêver Dragonien..... A suivre, oui, bizzzzzzzzzzzz jill<br />
Répondre
H
<br /> Bonsoir Jill tu peux lui dire, un petit coup d'aile, un lien de ta part et hop ! il y est :-) Gros bisous, merci pour ce voyage avec Cyril<br /> <br /> <br />