Un sacré anniversaire
Bonjour les aminautes !
C'est le jour de la musique pour la communauté de Véro "musique à coeur ...ouvert"
Donc il faut absolument que je vous parle du concert que je suis allée entendre ce lundi.
Comme toujours spécialiste du "dernier moment" je regarde les programmes des salles parisiennes, et je tombe sur ceci au théâtre des Champs Elysées.
- Vitold Lutoslawski
- Maurice Ravel
- Igor Stravinsky
- Philarmonia orchestra
- Esa Pekka Salonen à la direction
Il était déjà 18h, et le concert était prévu à 20h . Je fais donc ni ne ni deux, je fonce dans le métro, et j'arrive au théâtre et à la billeterie. Là, pas un chat, et très tranquillement je demande ce qui reste. Je me décide pour une place à 30 euros, à l'étage corbeillle, strapontin. La vue ne va pas être au top, mais nous sommes surtout là pour entendre, pas vrai !
Le temps de repasser chez moi, pour me changer et de retour au théâtre, j'en profite pour admirer à nouveau (et toujours) les reliefs de Bourdelle et le plafond de Maurice Denis .
|
De musée Bourdelle de Paris |
Je prends possession de mon strapontin... qui fait un peu fauteuil à bascule, mais plutôt confortable. Je vois quand même assez bien la scène, et je ne suis pas loin, donc, tout va bien.
Le concert commençait avec une oeuvre de Lutoslawski : marche funèbre pour orchestre à cordes, en hommage à Bartok. Très belle pièce, sombre et prenante, dont les accents évoquaient fortement le grand compositieur hongrois. Moi qui en suis plus que "fan" (de Bartok) je ne pouvait qu'aimer !
Ensuite nous attaquoins le "vif du sujet" à savoir le concerto en sol de Ravel, joué par, excusez de peu, Hélène Grimaud ...
Et bien, je vais vous dire, je n'ai pas regretté mes 30 euros !
Silhouette mince, tunique parme satinée et large pantalon noir, l'artiste nous sourit, salue et s'installe. Tout de suite le choc d'une pièce archi connue, mais que l'on redécouvre jouée ainsi . Un déluge de notes mené à un train d'enfer, sans pour autant perdre la moindre musicalité, le romantisme du deuxième mouvement.
Un vrai pur bonheur, qui fut salué par un bon 1/4 d'h d'applaudissements et un bis offert par la pianiste dans une courte pièce, que hélas je ne connaissais pas ...
Cela avait déjà "chauffé" très fort, mais après l'entracte (retour sur les fresques murales) restait la pièce maîtresse !
Vous l'avez peut-être entendu, ce mois de mai était à la fois le centenaire du théâtre et celui DU spectacle : le sacre du printemps de Stravinsky bien sûr ...
Je ne vais pas revenir sur cette soirée comme personne n'a revu depuis, il y a de nombreux liens pour en parler. De nombreux sacres se sont succédés au théâtre, en ballets comme en concerts. Vous avez peut-être vu la retransmission sur arte de la soirée avec le ballet original de Nijinsky et une création , le tout dirigé par Valeri Guerguiev, suivi par un très intéressant documentaire sur l'année 1913 .
Le public retient son souffle, le chef lève sa baguette ...
Nous avons été littéralement plaqués sur nos fauteuils par la déferlante musicale de ce sacre chauffé à blanc !
Percussions, cuivres, cordes tous ont donné le maximum d'eux même pour faire revivre cette légende et pour ma part, j'ai profondément ressenti cette musique de la terre et de sa puissance ... Je n'avais pas entendu quelque chose comme cela depuis longtemps !
Ce soir là, les esprits de Stravinsky, de Nijinsky et de Diaghilev étaient présents dans la salle, j'en suis sûre ... et ils souriaient ...
J'espère vous avoir donné envie d'écouter !
Et puis encore une petite chose. La sonde voyager a emmené en 1976 un disque de métal recouvert d'or je crois, où se trouve des musiques de Bach, de Mozart ... et le sacre du printemps ... Le voyage continue !
PS pensez à arrêter les zosiaux sur la gauche
Gros bisous