Queue à la boulangerie
cette tranche de vie ...
– Qu’est ce qui m’a pris de venir acheter du pain ici ? Quelle foule ! J’en ai pour une heure au moins d’attente ! J’aurais pu aller dans un magasin plus près de chez moi, et non, il a fallu que je vienne ici, et commencer par faire un trajet insensé … que je devrais refaire pour rentrer ! Mon véhicule est garé par là-bas, à l’orée de la forêt, j’en ai pour un moment à marcher, et il faudra faire attention en repartant, on ne sait jamais ce que ces fichus radars vont bien pouvoir capter !
Enfin, c’est pour mon amour, la lumière de ma vie… Notre bébé sera bientôt là, et la forme n’est pas au plus haut, ni l’appétit. Alors, pour lui faire plaisir, je me retrouve dans cette queue, en plein soleil, pour acheter de ce pain qui lui plait vraiment. C’est qu’il fait chaud en plus ! Chez moi, il ne fait pas aussi chaud en été, heureusement, j’habite dans un endroit tempéré. .. Enfin, que ne ferait-on pas pour sa moitié !
Il est charmant ce petit village, avec cette église, cette place joliment plantée d’arbres qui donnent de l’ombre. Je l’ai découvert par hasard, en voyage d’étude par ici, et je reviens de temps à autre, pour le pain, et pour le calme de l’endroit. Ailleurs c’est le chaos, mais ici, on peut respirer. Enfin, presque, car avec ce monde… Ah voilà, ça avance un peu… Oh làlà, en voilà un qui ne sait pas quel pain choisir ! J’espère qu’il va en rester pour moi ! Quant à la boulangère, on ne peut pas dire qu’elle aide, elle reste à sa caisse, un point c’est tout, et la petite vendeuse se débrouille toute seule comme elle peut, c’est à dire, lentement.
Ca y est, il a fini ! et maintenant une mère qui prend des gâteaux pour toute la famille !
Il y a trois gamins, ils sont pénibles à courir comme ça partout, et elle leur demande leur avis. Pfff, quelle chaleur, j’espère bien que le mien ne sera pas comme cela. D’ailleurs là où je vis, les enfants ne sont pas comme cela, ils sont réfléchis, c’est bien le mot, réfléchis. Allez, et maintenant le paquet, qu’elle ne sait pas bien faire, il faut recommencer. Elle se décide pour une boite en carton, ça va nous faire gagner du temps !
Pardon ? si vous pouvez passer devant moi ? Vous achetez juste une demie baguette, et à votre âge les queue … Bien sûr, bien sûr …
Cette allure … Sûr et certain que cette dame âgée ne l’est pas tant que cela, et que les apparences sont trompeuses. A qui se fier…mais tant pis, je la laisse passer, on ne sait jamais ! Elle recommence avec les autres personnes, et ils en font autant. En voilà une qui sera vite servie. Enfin, ça y est j’y suis presque !
Je suis dans la boulangerie maintenant, et il fait encore plus chaud que dehors !
La petite dame qui repart en me faisant un sourire en coin, et un clin d’œil. J’ai sûrement raison, elle n’est pas du coin ! A moi enfin :
– Bonjour, je voudrais quatre petits pains aux herbes. !
Ouf, ça y est ! Payer… je ne m’y retrouve jamais dans cette monnaie, et ressortir de ce magasin surchauffé.
Dehors il fait presque frais en comparaison. Vite, aller jusqu’à la forêt, je n’aime pas laisser ainsi ma navette à découvert. Elle est bien occultée, mais on ne sait jamais sur cette planète ce qui peut arriver. Oh, je ne vous ai pas dit, j’habite, voyons, à quelque chose comme trois parsecs de la terre, et c’est bien pour mon chéri que j’ai fait le détour aujourd’hui. Et oui, chez nous ce sont les hommes qui font les enfants, et comme partout ailleurs, nous nous mettons en quatre pour leur faire plaisir.
Tient donc, la petite dame ! j’avais raison, un métamorphe siriusan, toujours combines et compagnie ceux là ! Il est garé pas loin de moi. C’est ça, au revoir !
Ces humains, s’ils savaient ! Nous sommes nombreux, et ils ne se rendent pas compte !