Cyril dans la capitale , deuxième partie

Publié le par Hauteclaire

Comme vous l'avez lu la semaine passée, le séjour de Cyril à Paris était animé !

En voila la suite, qui réserve encore bien des surprises ...

 

 

De Montmartre et le Sacré coeur

 

 

Ils étaient donc repartis dans une rue assez sombre, pour se trouver devant la porte à demi ouverte d’un cabaret, d’où se déversaient des flots de musique.

– Le meilleur bal musette de tout Paris, et pas fréquenté par n’importe qui ! La crème des apaches ici, oui Môssieu.

– Des apaches ? Il y a des indiens ici ? risqua Cyril, surprit.

– Mais non, répliqua p’tit Louis patiemment, un apache, c’est pour ainsi dire un mauvais garçon, comme moi. On a pas de règles, on vit au jour le jour.

Puis en baissant la voix :

– Mais y’a de vrais méchants parmi eux, alors tiens-toi à carreaux, ceux-là, faut pas les énerver. Mais faut que t’aies un peu plus l’air du coin.

Et il sortit de sa poche un petit foulard de couleurs vives, semblable à celui qu’il portait, et le  noua autour du cou du dragon.

–  Voila, comme ça, tu s’ras dans l’coup.

– Eh ! P’tit Louis, qui c’est ? interrogea un  grand type dégingandé.

– C’est Cyril, un type comme ac’, un vrai cador, répliqua Louis, laissant l’intéressé se perdre en conjectures sur la signification de la réponse. Ce devait être un compliment, puisque l’autre hocha la tête d’un air approbateur.

– Ça ne va pas les déranger un dragon dans un bal ? risqua Cyril.

–  T’as bien vu  que  tout l’fichier est programmé pour que tu fasses pas tache, et puis tu sais pour étonner quelqu’un dans Paris, il en faut beaucoup.

A ce moment une exclamation ravie éclata derrière eux :

– Mon Loulou ! T’as été long à arriver !

Et une très jolie jeune fille rousse se précipita pour embrasser le jeune homme avec fougue.

– Regarde Kiki, j’te présente Cyril, qui va faire présentateur ici.

– Bonjour ! fit la jeune fille avec un sourire éclatant.

Vous venez les garçons, on va danser ?

Le trio entra dans le cabaret, pour se retrouver dans une salle plutôt vaste, avec une piste de danse au centre, entourée de petites tables, où les danseurs venaient se reposer entre deux, et prendre leurs bières. Le plafond disparaissait derrière un nuage de fumée, la piste était noire de monde, et sur une estrade, deux hommes maniaient leurs accordéons avec virtuosité, pour une musique entraînante. Tout trois s’installèrent à une table, où comme par magie, les verres de bière apparurent, bien fraîches, avec de la mousse qui débordait. Ça chatouillait le museau de Cyril, et le goût n’était pas désagréable. Le temps de regarder un peu les danseurs, les verres avaient été vidés, et Kiki demandait, coquette :

– Alors, qui m’invite à danser ? en regardant p’tit Louis. Celui-ci hésitait pourtant à laisser seul son invité, et la situation fut  sauvée par une amie de Kiki, surnommée Bibiche, qui emmena Cyril sur la piste en riant. Le dragon fit du mieux qu’il put pour se trémousser en mesure, comme il avait vu les autres le faire, et du coup on leur laissa une partie de piste dégagée pour les regarder sous les exclamations et encouragements. Un instant plus tard, la musique cessa brusquement malgré les protestations :

– Ah ben, c’est comme ça, pour la musique faut banquer, fit un des musiciens.

– Eh toi, l’nouveau, dit un homme plus âgé, avec une lueur un peu inquiétante dans le regard, c’est ton tour, nous on a tous donné. T’as d’l’artiche ? On guinche pas gratis ici.

– Artiche ? commençait Cyril, hésitant, quand il sentit p’tit Louis lui glisser quelque chose dans la patte. Des pièces de monnaie, qu’il alla donner au musicien qui avait parlé, et après vérification :

– Ça ira, allez roulez !

Et la musique reprit de plus belle. La soirée se déroula entre danse et discussions animées, les filles étant très curieuses de la vie de Cyril, et de ses voyages, et que lui-même avait tant à demander. Il était déjà très tard, et le petit dragon se demandait s’il ne devrait pas rentrer chez lui, quand à l’autre bout de la salle des exclamations fusèrent, puis des cris, et des bruits de chocs sourds. Une bagarre ! Que fallait-il faire ? P’tit Louis apporta la réponse immédiatement :

– Les filles, Cyril, faut faire dans l’anonyme, se diluer dans l’brouillard, on sort !

Ils se retrouvèrent rapidement sur le trottoir, et marchèrent un peu pour raccompagner Kiki et Bibiche chez elles, en riant de ce qui venait d’arriver.

– Dépêche-toi de rentrer mon Loulou, dit Kiki, embrassant le jeune homme avant de suivre Bibiche à l’intérieur de l’immeuble.

– Elle est pas adorable ma gisquette ? demanda Louis d’un air ravi, puis sans attendre de réponse :

faut que j’me presse surtout d’aller aux Halles, si j’veux gagner un peu de tunes ! Mais y’a plus de métro, Cyril, est-ce que tu pourrais ???

– Bien sûr !!

Et le ciel parisien vit passer un dragon volant à tire d’ailes, transportant un jeune homme déchaîné, hurlant à plein poumons.

Sur ses indications il atterrit près d’un grand espace, où des bâtiments avec des verrières en guise de toit se dressaient. Il faisait nuit noire, pourtant l’endroit bruissait de monde, d’allées et venues, d’appels. Il y avait des caisses de marchandises partout, empilées, attendant preneurs, des camions, des voitures à cheval lourdement chargées. P’tit Louis se faufila, Cyril à sa suite, pour finalement se présenter devant un gros homme, qui notait les arrivages sur un gros carnet.

– Louis ! C’est pas trop tôt ! On croule sous le boulot, et toi tu es en retard !

– Désolé patron, on a été retenus !

– Ouais, passons, mais ton copain là, m’a l’air d’un costaud, et je manque de main-d’œuvre.

Et Cyril se retrouva derechef à décharger les caisses de fruits et légumes, pour les transporter dans

le pavillon, et les déposer en ordre bien rangé.

Il devait être six heures du matin quand enfin le travail fut terminé, et une paye plutôt généreuse allouée aux deux amis. Cyril n’en avait pas besoin dans le royaume Pc, aussi donna t-il sa part à p’tit Louis, malgré ses protestations, tout en gardant une pièce pour le souvenir.

– Alors je t’invite à prendre le p’tit dej d’ici, une soupe à l’oignon. Tu vas voir, c’est délicieux, et après le turbin, c’est ce qu’il faut pour remonter la santé.

Il restait juste une table de libre dans le petit restaurant où Louis avait ses habitudes, recouverte d’une nappe à gros carreaux rouges et blancs, bien propre, que Cyril trouva des plus accueillante. Autour d’eux, il y avait aussi bien des ouvriers venant après le travail comme eux, que des gens bien habillés, qui finissaient leur nuit de spectacle ou de cabaret. L’ambiance était calme, détendue, les conversations à mi-voix, et l’air chargé de bonnes odeurs de cuisine.
La serveuse déposa devant eux deux gros bols de soupe fumante, accompagnés d’une corbeille de pain frais et de beurre, qui sentaient délicieusement bon.

Il y en aurait des choses à raconter de retour dans le royaume Pc !

 

 

cyrilparis.jpg

 

 

La photo de Cyril en bord de Seine, a été réalisée par une de ses marraines : MCM que je ne remercierai jamais assez de sa gentillesse et présence !

 

Et toujours pour ma communauté (je devrais dire celle de Cyril) un dragon pour ami

et celle de Lénaïg : "feuilletons, histoires à suivre ..."

 

A bientôt pour de nouvelles aventures !

 

Bisous

(Article programmé )

Publié dans Cyril le dragon

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M
<br /> Cyril va devenir un vrai "titi parisien" il ne peut que tomber amoureux de cette belle ville.<br /> <br /> <br /> Bon week-end à toi. Gros bisous<br />
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L
<br />   Hé hé, Cyril devient un vrai Titi parisien ! Quelle nuit et quelle énergie !<br />
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N
<br /> Ah les bonnes soupes à l'oignon, gratinées, dégustées au Pied de Cochon quand les Halles étaient encore les Halles...<br /> La bise, miss.<br /> Merci pour tous ces souvenirs !<br />
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M
<br /> belle aventure . bises bonne journée<br />
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J
<br /> Ah du cabaret aux halls... et après l'effort le réconfort... merci Hauteclaire, bonne semaine à toi, bizzzzzzzzzzz jill<br />
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