Une légende: Shéhérazade
Pour les jeudi en poésie de la communauté de Pascale les croqueurs de mots
dont le thème choisi cette semaine par Adamante est les légendes
je fais remonter ce poème de mes débuts sur over
Shéhérazade
Nuits d’Orient, inondées de parfums suaves
Plus douces que la soie la plus fine
Et plus claires que le diamant à l’eau parfaite.
Sens-tu le jasmin et l’ambre, ma belle ?
Enivre-toi des senteurs de la rose,
Car demain tu dois mourir.
Oui, mon maître.
Vois-tu la lune par la fenêtre ouverte ?
Croissant aussi pur que la lame des cimeterres,
Qui éclaire notre couche dévastée d’amour
De sa lueur d’argent, ruisselante d’éclat.
Contemple le ciel d’une nuit parfaite,
Bleu comme les profondeurs d’un océan inconnu
Regarde comme tu n’as jamais regardé l’obscurité,
Car demain tu dois mourir.
Oui mon maître.
Laisse-toi aimer, toi qui ne le fut jamais.
Ta peau éclipse le marbre dur et l’albâtre immaculé
Ton corps rendrait fou le sculpteur, dans sa perfection de statue
Tes cheveux font blêmir l’ébène le plus sombre
Tes yeux ont capturé les étoiles scintillantes
Dans leurs profondeurs d’onyx miroitant
Ta bouche à la saveur de grenade,
Fait pâlir les rubis que les lointaines caravanes
Amènent au palais en offrandes précieuses.
Aime l’amour comme tu ne l’aimeras jamais plus,
Car demain tu dois mourir.
Oui mon maître,
Et pourtant si j’osais..
Ose, ma belle.
Cette nuit est tienne et tu peux tout oser
Afin que demain, quand viendra le bourreau,
Tu puisses dire que tu as vécu mille vies en une nuit
Que ton âme repue puisse s’endormir sans le regret amer.
Et ton dernier souffle s’exhaler sur un soupir de bonheur.
Pendant que ton regard méprisera ce jour, néant après une telle nuit.
Tu peux tout demander,
Car demain tu dois mourir.
Mon maître, avant que l’aube délicate
Ne montre son visage d’azur à peine teinté d’incarnat,
Avant que l’oiseau n’ébouriffe sa plume, et lance son premier chant.
Avant que le soleil ne caresse de ses rayons vermeils un monde naissant
Mon maître,
Vous plairait-il d’entendre un conte ?