Le voyage : Le dernier chapitre du journal

Publié le par Hauteclaire

 

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      Personne ne savait exactement comment allait se passer ce nouveau voyage à bord de la sphère, fait avec les réglages effectués à partir des équations de Drikza. Nous avions prévenu nos passagers qu’il leur faudrait rester absolument immobiles, ne pas tenter de se déplacer, et ce, quoi qu’ils puissent voir ou ressentir. Cabines et couchettes étaient nombreuses, nous nous étions débrouillés pour que presque tout le monde soit installé et qu’ainsi les coursives soient vides et le bord calme.

Nous avons ainsi navigué quelques temps, il fallait se sortir du système solaire, échapper à l’attraction de notre étoile pour ouvrir un tunnel avec le maximum de sécurité. Il n’était plus nécessaire de suivre le trajet qu’avait emprunté la sphère la première fois, pour trouver ce passage naturel près de cet autre système, un coin d’espace aussi vide que  possible était suffisant. Nous avions en même temps compris pourquoi Drikza et les siens étaient aussi précieux aux strigans, des calculs qui pour eux étaient simples, ouvraient les portes de la galaxie, peut-être davantage. Nous avions même trouvé une sorte de cage, en matériau isolant, qui devait retenir ces êtres faits d’énergie.

Trouver un coin désert dans l’espace n’est pas aussi facile que l’on pourrait penser, mais nous savions à peu près où chercher, et le grand moment est arrivé. Un silence de plomb régnait à bord, que j’ai tranché en donnant les derniers ordres par le système de communications internes

      – A vous tous, attention, nous allons démarrer. Restez aussi immobiles que vous le pouvez. Bonne chance à tous !

J’ai fermé le communicateur, et j’ai fait un signe de tête à Tamara, qui attendait, les doigts au-dessus de sa console. Elle a tapé sur quelques touches, et la sphère a progressivement accéléré

Pendant que le laser central produisait l’onde qui allait former le tunnel. Celui-ci est apparu à l’endroit prévu, précisément, et nous nous sommes engouffrés dans sa béance.

Chaque passage est différent, nous le savons maintenant, après en avoir tellement parcourus. A ce moment-là, c’était une angoisse supplémentaire. Nous ne savons toujours pas pourquoi, et de plus il semble que chaque voyageur ait sa propre vision de la chose. Au fond, il est possible que ces déplacements dans un espace si distinct, car contracté, soient toujours les mêmes, et que ce soit nos cerveaux qui à chaque fois réagissent différemment. Nos descendants sauront peut-être ?

Cette traversée là est restée marquée dans mon esprit, de façon indélébile, car c’était la première fois que j’emmenais tant de monde. Elle m’a paru durer une éternité. Nous nous déplacions à des vitesses inimaginables, dans un espace qui n’avait pas de réalité tangible, telle que nous l’entendions, et j’avais l’impression de la sphère se traînait le long du conduit d’une cheminée noyée de suie. Et s’il n’y avait pas de sortie à ce tunnel ?

Ou si nous sortions à un autre endroit de la galaxie ? Nous faisions confiance à Drikza, mais l’erreur est toujours possible, il y avait peut-être des variantes dans les calculs ? Toutes ces pensées ont défilé dans mon esprit, pendant que nous avancions le long d’un tube ouaté de noir. Il n’y avait plus rien, pas de filaments, où des épaves restaient prises, ou d’étoiles vues comme à travers un brouillard. Rien, absolument rien, que du noir, angoissant.

Et tout à coup un flash, une lumière intense, qui nous a ébloui, nous qui étions dans le poste de pilotage. Un soubresaut de la sphère, et nous étions à nouveau près de ce soleil escorté de sa cour de planètes, et je dois dire que j’ai repris une longue respiration, avec la sensation subite de manquer d’air.

Nous étions arrivés, les rapports indiquaient que tout le monde allait bien, et une certaine agitation a marqué le début des préparatifs pour débarquer. Les enfants que nous avions à bord, ont commencé à courir dans les couloirs, en riant, déjà oublieux de leur monde d’origine.

Je me suis dit que dans trois ou quatre générations, pas plus, la terre paraîtrait un concept abstrait. Qui sait s’ils auraient même envie de retourner la voir ? 

 

A suivre ! 

 

Pour la communauté de Lénaïg  : histoire à suivre, feuilletons ...   

 

Et quand même une nouvelle, le voyage est terminé pour son écriture, donc à très bientôt pour son édition ! 


Publié dans Le voyage

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L
<br />   Non, non, je ne veux pas lire la fin, je veux tout suivre à partir du début !<br /> <br /> <br /> Je ne sais quand j'arriverai jusqu'ici ... Mais un grand merci d'avoir posté ton roman dans ma p'tite communauté, Geneviève Hauteclaire. Gros bisous.<br />
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H
<br /> <br /> Coucou Lénaïg,<br /> <br /> <br /> mais ce n'est pas la fin !! C'est juste le milieu de l'histoire en fait  <br /> <br /> <br /> En tou, il fait 210 pages, un peu comme une grande nouvelle, alors, tu vois, il y a encore de quoi faire. Mais je suis heureuse d'avoir fini<br /> <br /> <br /> Gros bisous à toi<br /> <br /> <br /> <br />
M
<br /> quel beau voyage qui nous tient en haleine . bises<br />
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H
<br /> <br /> Merci Margaux<br /> <br /> <br /> j'espère que tu aimeras la suite !<br /> <br /> <br /> Des bisous à toi<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Tu édites ?<br /> J'achète !!!<br />
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H
<br /> <br /> Merciiii Nina !<br /> <br /> <br /> J'espère que tu aimeras <br /> <br /> <br /> C'est toujours le trac quand je sais être lue !<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> Voui qui sait en effet.... Merci Hauteclaire... Nous te suivons ! Bonne semaine de la part de jill, bises<br />
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H
<br /> <br /> Bonsoir Jill ,<br /> <br /> <br /> et merci de me suivre si bien dans ce voyage <br /> <br /> <br /> Plein de bises pour une belle soirée<br /> <br /> <br /> <br />